jeudi 11 mars 2010

Catastrophe Galactique & Liesse Olympique


Lyon, en battant le Real Madrid hier soir, a empêché les merengues de passer les 1/8 de finale pour la sixième année consécutive, et privé les supporters madrilènes d’une possible finale dans son stade en mai prochain.

Je ne pouvais pas passer sous silence le coup de tonnerre qui s’est abattu sur la planète foot hier soir. Je me sens comme obligé d’écrire ne serait-ce qu’un court billet pour évoquer une vérité : l’argent ne fait pas tout.

Je n’ai pas trop envie de parler de tactique. Les lyonnais ont été solides, chanceux et courageux. Les madrilènes flamboyants, puis fatigués et agacés. Non, ce qui m’interpelle vraiment, ce sont les conséquences de ce résultat. Soit l’échec total d’une politique menée à coup de grand nom et de billets de banque.

Retour en arrière. L’été dernier, Florentino Perez est élu de nouveau à la présidence du Real Madrid. C’est le retour de l’homme qui avait créé les Galactiques. Et en ce début de saison 2009/2010, il revient en sauveur de la Maison Blanche pour lui ramener les stars qui lui sont dues.

L’échec néo-galactique

Ce qui est étrange, c’est que Florentino est élu (comme tout président du Real) pour les joueurs qu’il va être en mesure de faire venir au club. Dans le tas, deux ballons d’or, Cristiano Ronaldo et Kaká. Et il ne s’occupe que de ça, acheter. Rien de sportif donc dans la démarche. Seulement des noms et de l’argent. En tout, 250 millions d’euros ont été utilisés pour le recrutement, dont 154 pour les deux joueurs que j’ai cités précédemment.

Je ne critique pas les sommes dépensées, c'est Florentino qui régale. Je critiquerai peut-être si le Real commence à développer une dette financière malsaine pour l’équilibre du club. Et là encore, on ne sait jamais, le roi d’Espagne pourrait toujours effacer la dette. Ce que je critique, c’est la politique du « plein la vue ». Les supporters marchent comme ça, mais est-ce une raison pour céder au moindre de leurs caprices.

Gloire à la bonne gestion

Pour la sixième année consécutive, le Real Madrid ne passe pas les 1/8 de finale de la Ligue des Champions. Et ce malgré les nombreuses promesses du président et de ses joueurs. Hourra pour le foot ! Investir 250 millions d’euros ne suffit pas à faire une équipe. Manchester City nous le montre chaque week-end, et maintenant le Real confirme. Hourra !

Attention, je n’oublie pas non plus l’investissement lyonnais de 70 millions d’euros cet été. Mais cela a été surveillé par la DNCG (Direction Nationale de Contrôle et de Gestion). Le foot moderne c’est bien sûr de l’argent, mais qu’il faut bien utiliser. Si vous voulez être convaincus, vous pouvez lire le livre de Luc Dayan « Hors-jeu ». Pourquoi Luc Dayan ? Parce que c’est l’homme qui a propulsé le LOSC de la deuxième division à la Ligue des Champions en trois ans, par exemple. Mais je reviendrai plus tard et plus en détails sur ce livre.

En attendant, prenez les matchs les uns après les autres !

jeudi 4 mars 2010

L’Espagne donne une leçon aux Bleus


Voici un match amical dont on va pouvoir tirer des leçons : rien n’a bougé depuis le catastrophique Euro 2008. Pire, l’équipe de France semble gangrènée par des rivalités malsaines.

Au coup d’envoi, mini surprise, Ciani et Escudé sont alignés dans l’axe. Surprise puisque l’on n’est pas habitué à voir Raymond Domenech aligner dans l’axe autre chose que deux stoppeurs purs. Malheureusement Escudé nous démontrera encore une fois qu’il n’a pas le niveau de jeu nécessaire pour être un joueur de l’équipe de France. Et à vrai dire, même sa qualité de relance n’a pas servi à grand-chose étant donné le pressing étouffant des ibériques. Les premières minutes du match sont entièrement espagnoles, tandis que la France tente de trouver la faille en contre.

Plan de jeu ou simple coïncidence, les deux équipes concentrent l’essentiel du jeu dans l’axe du terrain. Et à ce petit jeu, ce sont les espagnols les plus forts. Redoublements de passes, petits dribbles bien sentis, tout y passe. Les français souffrent, et ne savent vraiment pas quoi faire du ballon. Le premier but espagnol est tout à fait logique. Une énième récupération haute, une passe dans la profondeur, Villa passe dans le dos de la défense, et ne rate pas son duel. Ouverture du score donc, à la 22e minute, et ça a été tellement rapide que l’on a presque rien senti. Ou peut-être que c’était trop prévisible.

En fin de période, la Roja laisse plus la balle aux Bleus, mais sans rien craindre. Chez les Bleus, on retrouve la bonne vieille tactique de la coupe du monde 2006, avec quatre joueurs offensifs (Anelka, Henry, Ribéry et Gourcuff), mais on ne retrouve pas vraiment le même résultat. Gourcuff se fait complètement bouffer son espace par Henry qui semble incapable de reste sur son aile gauche, Ribéry qui pense avoir mieux à faire que de s’occuper de l’aile droite et Anelka qui redescend pour prendre des ballons alors qu’il doit créer des espaces devant. Enfin bref, on se retrouve avec une scène irréaliste où pas moins de huit joueurs se trouvent compactés dans dix mètres carrés. Et devinez qui s’en sort le mieux.

Des changements ? Pourquoi faire ?

Juste avant la pause, Sergio Ramos aggrave la marque. Un bon décalage de Xabi Alonso, et l’arrière droit espagnol se joue d’Escudé qui dévie la balle et la rend impossible à arrêter pour Lloris.

On se dit que Ray va faire quelques changements, essayer un nouveau joueur, changer de tactique ou bien arroser la pelouse avec de l’eau bénite. Rien du tout, nous voilà reparti avec le même onze de départ qui a été sifflé à la mi-temps pour la médiocrité du jeu qu’il a développé et deux buts encaissés sans aucune réaction.

Pas de Cheyrou donc, ou d’Adil Rami pour remplacer Ciani inhabituellement fébrile. Par contre de l’autre côté, on assiste à des remplacements qui font pâlir d’envie. Xavi remplace Fabregas et Torres prend la place de Villa. L’Espagne continue donc sa gestion du match tranquille, à son rythme, et laisse Torres faire le show devant Ciani. Rien de vraiment très excitant à se mettre sous la dent durant cette deuxième période. La seule animation, c’est celle venant des tribunes. Les « Domenech démission » volent, Thierry Henry est sifflé. Rien de bien constructif. Je me demande encore pourquoi Henry est sifflé, lui le meilleur buteur de l’histoire de France, qui a offert une Coupe du Monde et un Championnat d’Europe à la France.

Des égos surdimensionnés

Ou alors c’est peut-être est-ce parce qu’il fait partie des joueurs qui n’ont jamais voulu jouer ensemble tout au long du match. Les quatre joueurs offensifs que j’ai cités précédemment se sont tirés dans les pattes tant qu’ils étaient sur le terrain. Ribéry piquant le ballon dans les pieds d’Anelka, Anelka oubliant qu’il a des partenaires, Henry voulant trouver la faille seul… Mais y-a-t-il un pilote dans l’avion pour leur dire où se placer et comment jouer ?! On ne se pose plus vraiment la question. Les joueurs ont ouvertement critiqué Ray après la défaite, comme pour se décharger sur le bouc émissaire parfait alors que ce sont eux qui ont repris le contrôle de la sélection.

Finalement, Gourcuff a pu respirer et réellement distribuer le jeu quand Henry, Ribéry et Anelka sont sortis pour Malouda, Govou et Cissé. On a retrouvé un semblant d’équipe, mais pas assez longtemps pour juger.

A l’ouest rien de nouveau donc, et en équipe de France non plus. Heureusement qu’il y a cent jours pour rectifier.